En cette fin de période estivale, septembre s’annonce de plus en plus proche. Le rythme habituel, même si encore emprunt de tensions contextuelles, pointe son nez et vous enjoint à vous organiser, à reprendre cette place que vous avez peut-être pourtant quittée avec légèreté au début de l’été. Celle qui vous force à gérer le quotidien jusqu’au moindre détail. Celle qui vous amène à tout gérer, y compris ce qui ne vous concerne pas. Celle qui vous donne l’impression de ne plus pouvoir respirer le même air frais et pur que pendant les vacances, quand bien même vous n’avez peut-être pas voyagé très loin, voire pas du tout mais qu’importe, la densité de l’air aurait-elle changée sans vous prévenir ?

De Kristen Morith

Il est alors temps de se tourner vers des enseignements riches en sens et source d’inspiration pour garder son calme, sa tête hors de l’eau et de continuer à nager dans les eaux paradisiaques de notre félicité intérieure.

Car non, ce n’est pas parce qu’Août se termine et que le monde n’attend qu’une reprise effrénée dès le mois prochain que vous êtes obligé de rentrer dans les rangs et de perdre votre innocente naïveté de l’été.

Car oui, maintenir une attitude ouverte sur le monde, bienveillante vis-à-vis de soi et responsable de sa propre vie n’est pas un simple mirage qui ne ferait que prolonger l’illusion d’un présent plus clément et pourtant inaccessible, chemin tout tracé vers la frustration, l’insatisfaction et la déception…

Alors regardons dans quelle source puiser pour y trouver du réconfort, de l’apaisement et une voie de guidance. Rester ainsi sur deux rails, au lieu de jouer à l’équilibriste qui tente de tout diriger de front, permet de rester ancré, de rester humble quant à nos capacités et à nos limites mais également de rester connecté à notre être profond sans en bafouer les valeurs et les aspirations.

S’occuper des autres avant de soi est souvent une façon illusoire de croire que nous nous rendons utile alors que nous privons probablement les autres de se prendre en charge par eux-mêmes. Et dans le même temps, vous vous privez vous-même d’une grande partie de votre énergie dont vous avez pourtant besoin pour vous occupez de vous, de vos transformations internes et de vos problématiques quotidiennes. Cela ne signifie pas d’abandonner les autres ou de les laisser tomber mais bien au contraire, cela signifie de permettre à chacun de reprendre possession de leur propre responsabilité, à la hauteur de leurs possibilités respectives (on ne va évidemment pas attendre le même degré de responsabilité d’un enfant que d’un adulte). Ce réajustement ouvre alors plus d’espace pour grandir et avancer sur son propre chemin.

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Pour cela, n’attendez pas nécessairement que l’autre reprenne en charge spontanément les tâches qui lui incombent, surtout si cela fait des années qu’iel (tout comme vous d’ailleurs) est habitué.e à un tout autre fonctionnement.

Nombre de philosophie, dont se sont ensuite largement inspirées les théories psychologiques, sont très claires sur le sujet : le changement vient d’abord de l’intérieur. C’est donc en œuvrant à votre propre transformation que l’extérieur, les personnes qui vous entourent et pourquoi pas le monde se verront influencés par vos modifications, si imperceptibles qu’elles soient. On ne parle pas de magie pour autant, cela peut prendre du temps et parfois cela n’arrive tout simplement pas, notamment si l’autre en question est bloqué.e sur son propre chemin et n’a pas assez de marge de manœuvre pour créer ce changement pourtant si souvent salvateur.

Un autre grand principe, que nous apprend notamment la Bhagavad Gita, texte sacré de la pensée hindouiste, tout comme beaucoup d’autres textes sacrés du monde entier et de cultures différentes car en résonnance avec la notion de dévotion, est celle du détachement face aux fruits de l’action. Autrement dit, ce principe nous invite à bien continuer de nous investir dans les actions qui doivent être réalisées. La fuite n’est pas une solution. Le repli et le rejet des contraintes de ce monde matériel, sensoriel, charnel ne sont pas non plus une solution viable pour se réaliser soi pleinement. Il nous est important de pouvoir embrasser avec lucidité et authenticité notre condition d’être humain et d’Homme terrestre intégré dans un contexte particulier de société régie par des règles et des contraintes particulières. Nous nous devons de les honorer tout en tentant de ne pas attendre de quelconque retour sur investissement car la notion de dévotion nous apprend que ce détachement du résultat est une des portes vers plus de sérénité. En effet, si le résultat importe finalement peu, que devient le risque de perdre son temps, de réussir ou d’échouer, de se tromper ou de viser dans le mille ? Ces considérations deviennent alors futiles car elles ne relèvent pas de l’élan d’agir mais des attentes post-réalisations.

C’est alors en nous concentrant sur les tâches à accomplir ; parce qu’elles se doivent d’être faites et qu’en tant que tâches, elles contribuent à faire exister ce monde ; que nous pouvons trouver un sens à notre existence en dépassant le simple questionnement bénéfice/risque. Il s’agira alors d’être présent à ce qu’on fait car on sait que c’est cela que nous devons faire. Si la direction que cela nous enjoint à prendre ne nous convient pas, il est alors toujours temps de changer un peu nos actions pour réorienter différemment et permettre de les aligner à nos valeurs, nos aspirations, voire même nos passions, osons le dire !

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Dernier enseignement qui peut également alléger cette période et nous aider à entamer ce nouveau cycle de l’année avec ouverture et pragmatisme, est celui de la tolérance et de l’équanimité. Passer par la poursuite de la connaissance et notamment de l’introspection peut-être judicieux dans ce genre de démarche. Car se connaître soi-même permet bien souvent de mieux comprendre les enjeux desquels nous sommes au centre ainsi que les jeux relationnels que nous générons autour de nous, voire même que nous alimentons plus ou moins consciemment. Ceux la mêmes qui nous donnent parfois l’impression de se noyer dans un verre d’eau ou dans un océan de liste infinie.

Cette prise de conscience sur soi peut aussi nous aider à développer notre curiosité au sujet de ces autres qui n’ont pas l’air de fonctionner comme nous. Et pour cause, nous ne pensons pas tous de la même façon, fort heureusement d’ailleurs et ce, malgré le coté effrayant et abyssale que cette connaissance particulière peut amener si on la contemple trop intensément.

Cultiver l’observation de son propre fonctionnement nous soutiendra d’une part dans ce travail préalablement mentionné d’introspection et de transformation interne, en même temps qu’il nous invitera à une acceptation bienveillante et empathique de ces autres façons de fonctionner, surtout celles qu’on ne comprend pas, voire que l’on n’approuve pas pour soi-même.

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C’est aussi en considérant toutes choses comme ayant une même valeur que nous pouvons trouver une voie de libération de ces exigences si alourdissantes et étouffantes. Ainsi, gérer les contraintes administratives recouvre la même valeur que prévoir ses loisirs personnels pour les quelques mois à venir, tout comme les tâches ménagères prennent autant de sens que planifier sa reconversion ou ses prochaines vacances en famille.

En résumé :

  • Initiez le changement à l’intérieur de vous même et vous planterez ainsi les graines d’une transformation plus globale autour de vous
  • Soyez présent dans les actions à réaliser et honorez les pour ce qu’elles sont, pas pour ce qu’elles peuvent vous apporter, car c’est dans leur nature d’être réalisées et d’œuvrer à votre avancement
  • Prenez conscience que toutes choses, situations, personnes, êtres vivants a la même valeur et est digne d’existence, ce qui vous ouvre une ouverture de cœur dont vous serez le premier bénéficiaire

Belle rentrée à tous.tes

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