Transition a-t-on dit ?

L’envie me prend aujourd’hui de vous partager mes réflexion autour de cette période (post-confinement) de « transition » dont tout le monde parle mais que personne, me semble-t-il, n’arrive vraiment à définir.

Transition vers quoi, de quoi à quoi, pour qui, quand, comment : autant de questions dont les réponses sont floues, voire carrément obscures.

Je ne compte pas essayer de donner une définition supplémentaire de ce que cette transition pourrait représenter pour moi… parce que ce serait certainement très incomplet et parce que pleins d’autres personnes, potentiellement plus éclairées, s’en chargent déjà !

Me venait plus l’envie de voir ce que cet état même de transition peut nous faire vivre. Pas l’avant, pas l’après mais bien le pendant.

C’est bien souvent parce que les contours de ce que nous nous apprêtons à quitter et de ce vers quoi nous nous dirigeons sont eux-mêmes flous que nous appelons cela une transition. On peut prendre l’exemple d’un dégradé de couleur où il est parfois difficile de délimiter là où termine la première couleur et la où commence la deuxième. On ne peut en être sûr qu’aux deux extrêmes, lorsque le mélange n’est (presque) plus présent. « Presque » parce qu’en réalité, la vie est plus complexe qu’un changement de ton aussi franc et c’est même grâce à cette complexité que nous pouvons nous émerveiller et frissonner de petits détails ou de grandes causes.

Il n’en reste pas moins qu’au milieu de tout ça, la confusion peut vite prendre le dessus soit en nous poussant à nous surcharger (peut-être pour ne surtout pas penser à ce qui est train de se passer en soi), soit en nous décentrant de notre axe, de ce qui nous fait vibrer, de ce dont on a besoin de vivre, voire de poursuivre pour se rapprocher de ce que certains nomment le bonheur mais que je me contenterais de nommer humblement stabilité.

Les plus réceptifs d’entre nous percevront bien cette phase d’exploration et d’introspection dans l’inconnu, voire de grand saut dans … le vide ? C’est peut-être même nos identités qui se retrouvent modeler différemment, qui tendent à se transformer et que le retour à la réalité non confinée va venir challenger. Comment porter dans le monde (et non plus uniquement dans son cocon confiné) cette nouvelle identité, cette nouvelle envie de changement, ce vent de liberté, ces vibrations créatrices ? Comment le monde va les recevoir et que veux-je réellement en faire ? Car non, le temps d’incubation n’est pas obligatoirement terminé mais cette réouverture à la terre nous invite gentiment à choisir une couleur ou une autre. Il est temps de manifester dans la matière ce changement interne que certains auront préparés ou déjà bien expérimentés.

Mais je m’égare car, comme souvent chez l’humain (ou en tout cas chez moi), la course vers la prochaine étape, le prochain pallier de son cheminement agit comme un aimant et il est parfois difficile de ne pas se laisser embarquer par son rythme effréné. Le paragraphe précédant en est une belle illustration…

Donc faisons un peu marche arrière : avant de manifester tout ce qui a germé pendant la période de gestation, que fait-on pendant la dite gestation ?

Ces périodes de transition viennent peut-être nous délivrer (et il est bon d’y prêter l’oreille) des enseignements aussi forts et parfois irritants que la patience, la tolérance, la bienveillance (envers soi et les autres), l’organisation (pour les plus désorganisés), la gestion de la frustration, le rapport au temps, la contemplation, et la liste pourrait être encore longue.

A mon sens, reconnaître et observer que nous sommes dans cette période de transition interne (et cela s’applique à toutes les périodes de transition même hors pandémie bien évidemment) est déjà une première étape dont nous pouvons difficilement faire l’économie si nous souhaitons négocier ce virage avec le plus de finesse possible.

Une fois le processus repéré, commencer (ou s’efforcer, ça marche aussi) de porter un regard bienveillant sur le dit processus et surtout sur le fait que : oui, ce n’est pas terrible de se sentir perdu, de pas savoir où on va exactement, de pas savoir à quoi s’attendre pour la suite ou de pas être sûr d’y arriver tout à fait comme on voudrait mais ce n’est pas la peine de se flageller à cause de ça, parce que d’une, c’est humain et de deux, c’est nécessaire pour notre évolution !

Cette bienveillance nous permet d’accueillir et, pourquoi pas, d’accepter les moments où l’on se sent peut-être tomber dans ce fameux vide (qui en fait n’est pas si vide que ça), les moments où l’on doute de soi aussi, de ses choix, de ses idées, voire de ses envies. Accepter le doute permet de lui donner une place dans notre espace psychique et qu’il puisse s’exprimer. Vos doutes ont des choses à vous dire parbleu !

Bien souvent, ils parlent de nos peurs mais cela n’est pas exclusifs. Rester à l’écoute de vos ressentis. Et explorer à fond la grotte qui s’ouvre à vous :

Peur (ou toute autre émotion) de quoi ? Si vous opérez le changement, qu’est ce qui changerait concrètement dans votre vie et quels en seraient les impacts ? Objectivement, les scénarios auxquels vous venez de penser vous semble-t-il raisonnablement collés à la réalité ? Bien souvent, nos peurs nous font croire que la réalité va être bien pire qu’elle ne le sera vraiment.

Une fois les craintes ou blocages repérées, voyez si vous pouvez y répondre autrement qu’en restant dans les potentielles limitations que vous vous infligez bien souvent tout seul ou comment vous pouvez aménager ou accepter les contraintes extérieures si elles font définitivement parties de l’équation ?

Ça y est ! Vous avez votre carnet de bord pour démêler quelques fils dans lesquelles on peut vite se prendre les pieds en période de transition !

Bien évidemment, ce travail est un processus. Et comme tout processus, il s’inscrit dans une temporalité qui lui est propre. Donc pas de baguette magique pour autant… Le travail reste à faire et il est bon parfois de se faire accompagner sur ce chemin (surtout dans la dernière étape : celle où on se demande « Et comment je fais autrement ? »).

A bon entendeur !

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