Inspiration bloquée et inspiration débordante

L’élan créateur est une chose bien mystérieuse et pourtant si proche de nous qu’il nous est parfois difficile de le repérer et encore plus de l’exploiter, le façonner, le sublimer. Il est des périodes où les idées semblent brumeuses, les pensées assombries de considérations trop matérialistes pour laisser place aux chimères de la création. Il est d’autres périodes où nos pensées s’envolent vers des contrées utopistes et où notre réalité terrestre semble bien terne et hors de portée.

Que faire quand les temps ne semblent pas propices à l’élévation nécessaire à l’imaginaire et à l’innovation ? Que faire quand la réalité semble nous enfermer dans un esprit étroit et pauvre en sens ?

De Silvestri Matteo

Cela dépend de l’approche personnelle du processus créatif car, là aussi, l’individualité prime ! Partir d’abord du concret pour laisser son esprit vagabonder dans un second temps ou bien partir de rêves utopiques pour se rapprocher petit à petit de la matière et de sa réalisation : chaque méthode apporte des avantages et des inconvénients que chacun estimera selon ses propres zones de confort mais aussi en fonction du projet de création en question.

L’art de toute cette histoire consiste à lier ces deux aspects pour créer un ensemble harmonieux, cohérent, accessible aux autres et vivant. Ce n’est pas parce que cela demande un certain doigté que ça en devient impossible pour autant !

Pour certains, il leur faudra déployer des efforts conscients pour revenir sans cesse à l’essence de leur projet afin de ne pas perdre contact avec les aspirations profondes et le cœur de ce qui donne à une création son âme et sa vibration si particulière. De simples questions que l’on s’efforcera de se poser à soi-même régulièrement peuvent nous aider à nous recentrer sur nos inspirations initiatrices.

  • Pourquoi ce projet m’inspire personnellement ?
  • Quel est le message que je veux faire passer au fond ?

Pour les plus idéalistes et rêveurs, la démarche se fera dans le sens inverse et les efforts devront être déployés d’un coté plus opérationnel pour ramener de la faisabilité à leurs idées. La vibration première n’est plus vraiment le problème car elle est généralement bien présente mais elle peut justement être tellement forte qu’elle bloque sa manifestation concrète et ajustée à la réalité. Il est alors bon de se poser d’autres types de question pour venir s’ancrer à la matérialité de notre monde et les multiples modalités que cette réalité nous permet d’exploiter.

  • Comment rendre accessible mon message aux autres ?
  • Par quel support passer pour produire ce que je nourris à l’intérieur de moi ?

Lier les deux permet de s’assurer au maximum de transmettre à la fois le contenu et la forme la plus adaptée à votre idée originale.

Dans le contenu, votre idée aura certainement déjà été exploitée par d’autres avant vous. Mais cela ne doit pas ni vous décourager ni vous décrédibiliser pour l’exploiter par vos propres moyens. Car c’est aussi par la forme que vous allez la transmettre de manière personnalisée et novatrice. Votre regard ne pourra jamais être la copie conforme à 100% des autres approches du même contenu.

De Ivan Ivankovic

Et c’est bien à cette étape qu’il devient pertinent de se positionner par rapport à la part de vous-même que vous voulez y déposer. Certains décident de se livrer partiellement ou entièrement, d’autres optent pour une inspiration de certaines de leurs qualités ou traits de caractère pour colorer leur production de ce qu’ils sont sans pour autant partager leur vie personnelle. Le choix n’est pas en terme de « bien/mal » mais plutôt de résonnance personnelle car encore une fois, cela dépendra de votre sensibilité personnelle ainsi que de votre projet.

Pour illustrer cela, je prends personnellement beaucoup de plaisir à mettre dans mes écrits mes pensées, ma façon d’agencer mes idées et mes mots comme quelque chose reflétant une facette de ma créativité. Cela sans pour autant dévoiler quelque chose de ma vie privée, ce qui ne m’empêche pas de me sentir proche de ma réalisation et de vous la partager avec le plus d’authenticité possible.

Alors quand vous vous sentez submerger d’idées qui vous paraissent flotter dans les nuages, naïves ou trop idéalistes, ne les laisser pas partir tout de suite et prenez le temps de vous poser calmement pour voir si vous pouvez les convertir en projet(s) concret(s).

Et quand vous vous sentez un peu trop terre-à-terre, poussés par des buts matérialistes et qu’il vous manque un sens au-delà des fruits que vous pourrez en retirer plus ou moins rapidement, autorisez vous à rêver à nouveau, comme l’enfant intérieur qui sommeil en vous, et osez voir les choses en grand. N’ayez crainte d’être dépassé, vos pieds resteront bien ancrés au sol et au pire, vous pourrez toujours revenir à la réalité en faisant le voyage inverse.

A vos idées et belle(s) manifestation(s) !

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