Trouver sa voie

L’identité est un concept qui peut paraître simple et qui pourtant est toujours plus complexe en pratique qu’en théorie.

Qui suis-je ? Question simple ? Et pourtant, lorsque l’on doit y répondre, cela se corse.

Suis-je ce que les autres voient de moi ? Suis-je ce que les autres veulent que je sois ? Suis-je ce que je veux être pour plaire ? Suis-je ce que je veux être pour suivre l’élan de mon Soi profond, dans toute sa créativité et son potentiel ? Suis-je un ? Suis-je multiple ?

Face à cette page blanche aux allures abyssales ou labyrinthiques, on peut facilement s’y perdre et ne plus savoir sur quel pied danser. Comment rester soi sans que cela ne soit mascarade ou sur-adaptation ? Et comment savoir si les choix pris résonnent bien avec nos vibrations propres et non celle de l’entourage ?

Quand le doute s’installe, quand on ne sait plus si ce qu’on fait est bien aligné avec soi, c’est déjà un signe d’un besoin de recentrage, quel que soit la réponse.

Pour cela, il est bien de s’offrir du temps pour soi, pour se retrouver seul (physiquement et/ou psychiquement), pour se réconcilier avec nos ambivalences et paradoxes internes. Faire ce travail d’introspection peut prendre diverses formes : méditation, retraite, activité physique, pratique spirituelle, self-care, journaling, activité créative, psychothérapie, etc.

Il sera aussi question d’autorisation. Car se détacher des exigences externes requiert cette libération salvatrice des injonctions qui ne nous appartiennent pas. Tous ces discours portés, calqués ou induits autour de nous tendent à s’infiltrer et à élire domicile au sein même de notre psyché ; parfois jusqu’au point où il peut nous être difficile de faire la part des choses entre ce qu’on a réellement choisi de manière éclairée et ce qu’on nous a imposé. Ces préceptes tout faits ont tout simplement été internalisés sans que le filtre de notre cognition et/ou de nos élans créateurs profonds n’ait le temps de rejeter ce qui ne correspondait pas à notre chemin de vie unique et individuel. Soit parce qu’ils ont été installé trop jeune pour que nous puissions être en capacité de faire cette sélection consciente, soit parce que nos propres croyances collent déjà avec le nouveau précepte, ce qui ne veut pas dire pour autant qu’il nous soit bénéfique…

Plonger dans les eaux obscures pour retrouver la source de notre créativité libre et spontanée est une traversée précieuse sur ce retour à soi. Comme toutes les profondeurs, la température peut y devenir challengeante et nous donner envie d’abandonner en cours de route pour retrouver une illusion de confort antérieur. Pourtant, le jeu en vaut la chandelle puisqu’à la clef de cet audacieux pari se trouve justement la liberté d’être soi. Juste soi. Pas plus, pas moins. Pas ce que les autres veulent que nous soyons. Pas ce que nous pensons devons être. Pas ce que nous devons être pour aimer ou être aimer. Juste être soi pour s’aimer soi. Et c’est dans cet état et cette qualité d’être que nous sommes alors le plus à même de contacter cette belle énergie d’amour et de créativité. La légitimité et la reconnaissance y puisent leur source pour ensuite s’auto alimenter. Car c’est une énergie sans limite, sans risque d’épuisement, du moment qu’on en prend soin pour la chérir, la protéger précieusement et la nourrir.

Dans cette nouvelle ère, nous pouvons alors nous en donner à cœur joie en laissant libre cours à nos élans créateurs, qu’ils soient pragmatiques ou intuitifs. Nous pouvons expérimenter plutôt que performer, faire plutôt que réussir, vivre plutôt qu’errer.

Dans ces autorisations, le panel des possibles s’élargit et (re)connecter le corps et l’esprit paraît une bonne piste pour s’unifier davantage. Négliger l’un ou l’autre créera à terme des déséquilibres et restreindra ce qu’on est plutôt que de le fluidifier. Et pourquoi rester un quand nous pouvons être multiple ? Pourquoi opposer avec le « mais » plutôt qu’associer avec le « et » ? Ne disons plus « je suis/fais ceci mais aussi cela » mais plutôt « je suis/fait ceci et en même temps cela ».

Relier le corps à notre créativité trouve bien évidemment un tapis rouge dans les arts créatifs. Les arts plastiques, l’expression corporelle comme la danse ou le chant ne sont que des exemples de tout ce qui est à la portée de vos possibilités. Laissez vous simplement guider par ce qui vous appelle car il y aura quelque chose à en comprendre, même si cela ne se révèle finalement pas être votre vocation.

Trouver votre voie peux donc passer par découvrir votre voix, comme votre rythme ou votre palette mais aussi votre plume, votre compétence, votre savoir-faire. Y déposer du sens rend sa manifestation encore plus puissante et vous permet d’en créer une sorte de rituel de recentration. Rituel qu’il vous sera de plus en plus facile de recontacter la prochaine fois que le besoin s’en fera sentir.

Ressentez vos vibrations, laissez vous appeler, suivez le guide interne et créez ce qui est en vous et qui ne demande qu’à s’exprimer.

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