Réactualiser ses croyances

Prendre le temps de partir et d’aller découvrir l’inconnu est un temps dans la chronologie quotidienne. Il est bien souvent difficile à dénicher et à consacrer pour ces explorations pourtant si précieuses car riches en ouverture d’esprit et en complexité. Deux ingrédients dont nous avons besoin pour comprendre le monde qui nous entoure. Compréhension qui ne peut que se rapprocher d’un idéal jamais atteint mais toujours poursuivi.

Pourquoi sortir de sa zone de confort et partir à l’aventure ? Pourquoi se lancer dans les eaux sombres des lieux mystérieux ?

L’attrait de la nouveauté ? Le brillant de l’innovation ? Le frisson de l’adrénaline ? La promesse de gratification ? La récompense sociale espérée ?

Peut-être un peu de tout ou juste par curiosité sans attentes particulières.

Peut-être que peu importe pourquoi puisque le résultat est toujours surprenant. Qu’il semble bon ou mauvais, il nous pousse toujours à avancer sur notre chemin et à rester réceptif à ce qui nous entoure et ce que l’on rencontre.

Après tout, l’élan de vie appelle les interactions, les connexions, les croisements de chemin et parfois les séparations, les retrouvailles, les détachements brutaux ou doux.

En restant observateur de ces mouvements, on les appréhende plus facilement pour ce qu’ils sont et pour ce qu’ils nous apportent. Regardons avant de porter un jugement, sentons avant de qualifier l’expérience, contemplons avant d’évaluer, touchons et laissons nous toucher avant de décider de notre positionnement.

Loin de l’observateur neutre, lisse, sans émotions et robotique, incarner l’observateur attentif, réceptif, accueillant, solide et aligné permet de ne pas se sentir en dehors du monde réel sans pour autant se laisser emporter par son tourbillon qui ressemble bien vite à un dangereux vortex dont il est difficile d’échapper.

Il s’ouvre à nous alors tout un champs d’expériences nouvelles, au delà de la nouveauté visible sur le plan perceptif. C’est avec le cœur que nous commençons à voir et à intégrer ce qui nous est donné, c’est avec les tripes que nous vibrons et nous tressaillons et c’est avec la tête que nous mentalisons et élaborons ce que nous vivons.

C’est avec ces trois points que nous pouvons expérimenter les choses de la manière la plus complète et donc la plus vivante.

Une fois n’est pas coutume, parlons un peu des freins qui peuvent nous ralentir voire carrément nous empêcher d’avancer sur cette prise de risque et de soif de changement.

Car oui, les peurs qui peuvent s’y cacher ont pour horreur le changement. La transformation nous oblige à sans cesse réactualiser notre système de croyance interne (qui suis-je ? comment fonctionne le monde ? comment puis-je interagir avec lui ?).

Et les mises à jour génèrent fondamentalement des périodes de transition. Transition intrinsèquement inconfortable puisque plus rien n’y est fixe. Les anciens repères tendent à s’estomper au fur et à mesure que les nouvelles idées prennent place sans pour autant déjà être aussi solides que les anciennes.

Les moments de flottement entre les deux nous mettent dans des espaces de battement et il n’y a, à ma connaissance, que les chats qui apprécient rester en plein milieu du pas de la porte, là où tout le monde passe… Ne seraient-ils pas en train de nous enseigner une grande leçon finalement ? En nous forçant à lever le pied pour ne pas les écraser, ne nous obligent-ils pas à agir cette prise de hauteur nécessaire pour négocier au mieux les transitions internes qui nous laissent temporairement exposés dans ces espaces intermédiaires.

Gardez la tête hors de l’eau, s’autoriser à se prélasser sur les pas de porte, rester le postérieur entre deux chaises et être tiraillé entre deux croyances fait partie du jeu du cheminement psychologique et/ou du développement personnel selon comment vous l’appelez.

Quand bien même ces périodes sont désagréables, elles nous servent aussi à assurer nos arrières. Cela nous permet de vérifier la nature de ce que nous quittons et d’essayer de jauger au plus près de la réalité de ce vers quoi on s’en va. Le tout étant que le nouveau nous sied davantage que l’ancien. Sinon, pas de raison de changer et de se faire vivre tous ces moments d’inconfort !

Servons-nous des découvertes du monde qui nous entoure, des plus humbles aux plus spectaculaires, comme autant d’occasions en or pour aller titiller ce qu’on croit déjà savoir et de réaménager ce savant équilibre interne qui fait que chaque jour, on grandit un peu plus, peu importe l’âge que l’on a.

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